L’église saint martin, les châteaux, les manoirs… découvrez le patrimoine architectural de Bruz.

L’église Saint Martin

Eglise saint martin

Après le bombardement du 8 mai 1944, l’église de Bruz n’est plus qu’une ruine fumante. La ville veut revivre, elle ne peut donc rester sans église. Très vite, un architecte est désigné sous l’autorité de Madame le Maire de Bruz, Germaine Marquer, et le Ministère de la reconstruction. C’est le Rennais Louis Chouinard, architecte de la chapelle de la Sainte-Famille à Rennes. L’examen des ruines montre que les murs sont trop lézardés et fissurés pour pouvoir être conservés. Trois puits sont alors creusés pour sonder les fondations dont la conservation s’avère excellente. La décision est prise : la nouvelle église sera construite sur les fondations de l’ancienne.

Un sol en pente !

L’architecte travaille main dans la main avec l’abbé Roulin qui lui exprime son souhait de faire officier le prêtre face à l’assemblée, ce qui, pour l’époque, est très novateur et doit être validé par le Cardinal, seul habilité à en donner l’autorisation. Louis Chouinard le rencontre pour lui présenter son esquisse et les aménagements qui en découlent, à savoir un maître-autel au centre du chœur, rapproché de l’assemblée, et l’implantation du tabernacle sur une paroi latérale. Autre innovation : un sol légèrement en pente de l’entrée vers le chœur pour assurer une meilleure visibilité aux fidèles. Son projet reçoit l’aval du Cardinal, il peut alors se consacrer à la poursuite des études nécessaires à la construction de l’édifice.
Comme pour toutes ses grandes réalisations d’après-guerre, il aura recours au schiste violet veiné de vert extrait de la carrière du Rohuet, au Verger.
La charpente est soutenue par une suite d’arcs brisés en béton armé, et 14 lucarnes verticales éclairent la partie supérieure de la voûte. Le clocher carré occupe le centre de la façade et protège de son porche l’entrée de l’église. Il est surmonté d’une flèche octogonale qui culmine à 47,30 mètres. Pendant ce temps, l’abbé Roulin se démène pour récolter des fonds, sillonnant la France entière, visitant la Suisse, le Canada et les États-Unis. Il en rapporte des capitaux importants qui permettront d’aider au financement de l’église, mais également du presbytère et des écoles catholiques.

Le béton monté à dos d’homme

Le chantier rassemble une bonne quarantaine de compagnons : manœuvres, tailleurs de pierre, maçons, coffreurs, ferrailleurs, enduiseurs… et même un forgeron exclusivement affecté pour affûter les différents outils. Le coulage d’un arc d’ogive demande à lui seul une pleine journée de travail, et dans sa partie supérieure le béton est monté à l’échelle, à dos d’homme. Malgré des semaines de travail de 48 heures, on ne déplore aucun accident corporel notable pendant toute la durée du chantier. L’architecte s’est adjoint également le concours de quelques spécialistes comme le maître-verrier Gabriel Loire de Chartres-en-Beauce pour les vitraux, le maître organier Wolf pour le buffet d’orgue, ou bien encore le menuisier-ébéniste Georges Rual pour la porte d’entrée en chêne massif et les équipements intérieurs en sycomore et iroko. Le 30 mars 1954 voit enfin l’aboutissement de longues années de labeur avec la consécration par le Cardinal Roques de la nouvelle église de Bruz, en présence de quelques personnalités civiles, religieuses et militaires. La population est également venue en nombre, avec à sa tête son premier magistrat, Joseph Jan, élu maire en mars 1950.

Ces informations et les photos sont tirées du livret L’église St-Martin de Bruz rédigé par Etienne Chouinard, fils de Louis Chouinard.

Les châteaux

Chateau de cicé

Seuls subsistent aujourd’hui le château de Carcé, le château des Loges et les ruines du château de Cicé.

Le château de Carcé

Les seigneurs de Carcé étaient des prévôts héréditaires de l’évêché de Rennes, chargés, moyennant certains privilèges, de faire exécuter ses sentences criminelles.

La chapelle du manoir semble avoir été fondée en 1668. Elle possédait une abside semi-circulaire et des fenêtres en arcs brisés.
En 1730, la seigneurie de Carcé devient propriété de la société d’exploitation des mines de Pont-Péan. Jusqu’en 1797, les directeurs de la mine y résideront.

Au XVIe siècle, l’ancien manoir de Carcé est remplacé par une construction plus élégante.
Aujourd’hui, il abrite la Maison de l’Enfance, établissement d’éducation sociale pour les enfants en difficulté.

Propriété privée, visible de l’extérieur uniquement.

 

Le château des Loges

Le pavillon des Loges remplace l’ancienne demeure du XVIIe siècle.
Le pavillon central est en léger retrait et chacun des trois corps de bâtiment possède sa couverture propre, séparée par des souches de cheminées étroites et très hautes.
À la base, un demi-étage donne à l’édifice un élancement renforcé par les pinacles et décors en fer forgé, caractéristiques du XIXe siècle.
De l’ancien château subsiste la chapelle du XVIIe siècle avec un campanile et une abside semi circulaire.

 

Les vestiges du château de Cicé

Face à la Vilaine, le château de Cicé regardait les bateaux remonter le sel, le vin et le blé à Rennes.
Il comprenait une grosse tour fortifiée, un pavillon Louis XIII et un escalier à perron. La famille Champion vint s’y établir vers 1566. En 1598, la seigneurie fut érigée en baronnie et le domaine ne cessa de s’agrandir.
La famille Champion de Cicé a donné un grand nombre d’évêques, de magistrats et d’officiers qui choisirent, pendant la Révolution, d’émigrer : les bois devinrent alors un haut lieu de la chouannerie. La famille s’éteignit, sans descendance en 1818.

Du château, seuls restent visibles la tour en ruines et quelques pans de mur.
Le bois alentour offre de multiples sentiers de randonnée qui invitent à la balade.

François Champion, après avoir compromis sa fortune, dut vendre son château. La légende dit que depuis ce jour il hante le bois en apparaissant sous la forme d’un loup, d’un chien noir, ou de tout autre animal fantastique, afin d’effrayer ceux qui s’aventurent sur son domaine ou essaient de trouver le trésor caché sous les ruines du château.

Les manoirs

Manoir

L’Etrillet

Située en Zone Naturelle, au confluent de la Seiche et de la Vilaine, la ferme de l’Etrillet bénéficie d’un cadre naturel unique et paisible.
Cet ancien manoir daterait de la fin du XVIIe siècle (1664). Sa localisation assez en retrait est probablement ce qui lui a permis de rester préservé. Plusieurs fois remanié au cours du temps, la majeure partie des bâtiments qui le composaient a cependant été conservée.

L’ensemble du bâti, manoir et dépendances, est réalisé en moellons de schiste et disposé autour d’une cour. A l’angle nord-est se trouve l’ancienne chapelle Saint-Jacques et Saint-Jean. De l’ancien manoir subsistent les deux corps d’habitation qui présentent chacun une souche de cheminée sur leur pignon ouest. Au niveau des dépendances on peut encore noter les piédroits des ouvertures faits de bois et de schiste gris.

L’Etrillet est désormais un éco-domaine

Un ensemble bâti authentique dans un cadre naturel unique pour…

  • Des animations pédagogiques autour du site (faune, flore, histoire…) mais aussi des expositions à thème (aviation !) et des ateliers olfactifs
  • Des chantiers participatifs pour la restauration et la sauvegarde du bâti, fouilles et aménagements durables
  • Une association de soutien à la restauration de la chapelle et dédiée à l’animation culturelle du site : manifestations en faveur de l’art, de l’artisanat et des produits locaux (expositions, salons, spectacles…)…soit partager la richesse de ce site et l’enrichir encore.

Contact : contact@letrillet.fr
Le site de l’Etrillet

 

Le manoir de la Pommeraie

La métairie de la Pommeraie fait partie, à l’origine, du domaine de Pierrefitte.
En 1775, elle est achetée par le sénéchal Guillaume Joseph Legraverend, grand-père d’Hippolyte, député d’Ille-et-Vilaine très populaire. Il agrandit son domaine et, à sa mort, lègue tous ses biens à l’Hôpital de Rennes. Le manoir abrite un hospice jusqu’en 1989.
Depuis 2009, il est transformé en résidence hôtelière.

Propriété privée (hameau de Pierrefitte, route de Laillé).

 

Le manoir Saint-Armel

Le premier manoir, totalement détruit, fut reconstruit deux fois.
Il appartenait aux évêques de Rennes, seigneurs de la paroisse de Bruz jusqu’à la Révolution.
Yves Mahyeuc, confesseur d’Anne de Bretagne, de Charles VIII et de Louis XII, en fut l’un des hôtes les plus célèbres.

Propriété privée (route de Laillé), visible de la route.

 

Le manoir des Ormeaux

Construit vers 1870, en remplacement du manoir de la Bihardais détruit par la construction de la voie ferrée, le manoir des Ormeaux est désormais propriété de l’État (Ministère de la Défense) après son rachat lors de l’installation de l’établissement de réserve générale du matériel électronique de l’armement en 1951.
Outre le corps principal, les anciennes écuries du manoir et sa serre semi-circulaire dotée d’un moyen de chauffage autonome au bois, offrent un ensemble architectural harmonieux.

Propriété privée, visible de la route.

 

Le manoir de la Noë

Le bâtiment d’habitation possède deux corps de logis. Des communs, il ne subsiste qu’une petite écurie.
Le manoir devint la demeure d’Armand Bernard de la Durantais, Maire de Bruz, à partir de 1852.
Sa construction se caractérise par la diversité des matériaux utilisés, des schistes verts et violets jusqu’aux pierres calcaires, ou encore les entourages de brique pleine pour les percements du XIXe siècle.

L’ancienne demeure et son environnement ont subi des transformations au fil du temps.

Aujourd’hui, le manoir de la Noë est propriété de la commune.

 

Manoir de la Houssaye et sa chapelle

Construction des XVIIIe et XIXe siècles
Cet ancien manoir a été modifié vers 1930. Les anciens communs ont conservé leur toit à la Mansart.
Il semble que le manoir de la Houssaye était une retenue : le propriétaire se réservait tout l’étage pour venir y séjourner quand bon lui semblait, tandis que les fermiers occupaient le rez-de-chaussée.
Cette pratique de la retenue était très courante dans le bassin de Rennes.
La chambre haute du pavillon, lambrissée, possède un réduit qui a servi, dit-on, de cachette à un prêtre réfractaire pendant la Révolution.

Propriété privée, visible de la route.

 

Manoir de la Haye de Pan

Il s’agit d’un ancien manoir, comme en témoignent la toiture élevée du bâtiment d’habitation, le four à pain et l’ancienne chapelle située au nord-est.
En restauration depuis 2008, le manoir de la Haye de Pan est aujourd’hui le siège d’une PME spécialisée dans l’ingénierie et le diagnostic environnemental.

Propriété privée, visible de la route.

 

Manoir de la Droulinais

Construction des XVIe et XVIIe siècles

Les fours à chaux de Lormandière

Entre Bruz et Chartres de Bretagne, les fours à chaux furent une industrie prospère, l’un des rares sites calcaires de la région.
Les fours étant coupés en deux, leur structure, leur mode de construction et de fonctionnement sont parfaitement visibles.
Le site récemment aménagé par le Conseil Général mérite une promenade familiale.
L’intérêt botanique persiste dans les talus et les champs alentour. On peut notamment admirer de nombreuses variétés d’orchidées sauvages.