Créé par un petit groupe de passionnés de rugby en 1973, le ROC – pour Rugby Olympic Club – est devenu aujourd’hui un exemple et une référence dans le monde du rugby breton. Fort de quelque 275 licenciés, le club bruzois attire de nombreux amateurs, de tous niveaux. Et depuis quatre ans, les femmes font une entrée remarquée dans les équipes de rugby à cinq !

« Je suis venue par curiosité, pour découvrir le club lors du Forum des Associations, raconte Nathalie. J’avais déjà pratiqué plusieurs sports comme le basket et le fitness. Mais quand j’ai découvert l’ambiance du ROC, j‘ai signé tout de suite ! » Habitant Bréalsous-Montfort, cette mère de famille vient avec mari et adolescente participer aux entraînements. « On s’organise pour être présents, c’est vraiment une activité partagée. »

Mère, fille, sœur ou femme de joueur, les femmes ont pour principale motivation, le plaisir de jouer et la convivialité. « Le rugby, c’est une histoire de famille. Chez nous, dans les îles (Tahiti), le rugby est très populaire. J’ai été membre de l’équipe universitaire à Nancy. C’est tout naturellement que j’ai suivi mon frère pour retrouver l’ambiance de ce sport fondé sur l’esprit d’équipe » , explique Solène, membre du ROC depuis deux mois. « Le rugby c’est chez moi une passion contrariée, poursuit Morgane. J’ai toujours été intéressée par ce sport. Lorsque je faisais mes études à l’université, je voulais rejoindre l’équipe universitaire, mais ma mère trouvait que c’était un sport trop violent pour les filles. Quand j’ai rencontré André, notre président, je lui ai expliqué mon envie de jouer ».

Un sport ouvert à tous

« Et c’est de là que tout est parti, poursuit André. Le rugby à cinq ouvre la pratique du rugby à un large public, homme et femme, sportif ou non. Il convient à tous les âges et morphologies. C’est un jeu sans contact (ni mêlées ni plaquages) mais qui joue sur la vitesse, l’esprit d’équipe, la solidarité. Avec Katell,  la co-présidente du club, nous avons rapidement réuni les quatre premières joueuses. Comme les règles permettent de constituer des équipes mixtes, qui doivent compter au moins deux joueuses, nous avons pu facilement mettre en place les premiers entraînements ».

Aujourd’hui, la section du rugby à cinq du ROC compte une quarantaine d’adhérents dont treize femmes. « L’arrivée des filles a été vraiment appréciable, souligne Gabriel, ancien joueur à 15. Elles apportent une ambiance plus détendue et sont animées d’un grand désir de transmission auprès des nouveaux pratiquants. »

Mais que serait le rugby sans la troisième mi-temps ? Car si l’équipe du 5 Bruzoise a été championne de Bretagne en 2016, son ambition est ailleurs : favoriser la dimension festive et conviviale du sport. Le vendredi soir, chaque entraînement se poursuit sur un mode convivial : « c’est le vrai temps fort de la vie du club, l’occasion de nous retrouver ».

Un club citoyen

La force de l’association réside dans ses valeurs et le sens de ses actions. Le Roc se veut un club citoyen et dès le pôle jeune, les joueurs s’engagent avec leurs entraîneurs bénévoles dans le soutien aux associations caritatives. Le Roc organise d’ailleurs depuis deux années déjà, un tournoi inter-entreprises dont une partie des bénéfices permet de soutenir une association. En 2019, c’est l’association Myosotis qui intervient auprès des enfants hospitalisés qui a été mise à l’honneur. Cette même édition, la seule en Bretagne, a réuni 17 entreprises et environ 160 participants. « Pour la prochaine participation le 28 mai prochain, nous souhaiterions y associer les écoles du campus de Ker Lann, pour favoriser la rencontre avec des entreprises en recherche de jeunes talents.»

France Japon : on attend le match retour

Trois ans avant la Coupe du monde qui a eu lieu au Japon du 20 octobre au 2 novembre, une poignée d’irréductibles Bruzois a constitué une cagnotte pour assister à l’événement. « Nous avons eu la chance d’assister au match Écosse-Japon, l’un des plus beaux moments de la compétition », raconte Hervé, qui pratique le rugby depuis 20 ans. « C’est aussi l’un de nos plus beaux souvenirs. Nous avons senti monter l’émotion des spectateurs, d’abord très réservés puis laissant éclater leur fierté à l’annonce du troisième essai », poursuit Laurent, « première ligne » Basque et Bruzois d’adoption, qui a démarré ce sport dès l’adolescence. Le voyage a compté son lot de surprises « comme lorsque nous nous sommes retrouvés seuls dans les rues dans l’œil du typhon. Tous les clichés qu’on peut avoir sur cette mégapole qu’est Tokyo se sont révélés exacts : la foule, la propreté, l’organisation… ». L’épisode le plus marquant du séjour a été le match organisé avec une équipe japonaise : « on a gagné la troisième mi-temps », s’amusent les joueurs.

Les Français pourront-ils prendre leur revanche ? « On y travaille, mais c’est assez compliqué. Les Japonais ne prennent pas de vacances en règle générale, mais les liens que nous avons noués devraient nous permettre de réaliser ce nouveau défi d’ici trois ou quatre ans ».