Le 25 novembre est synonyme de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, Audrey Ferron, avocate au barreau de Rennes diplômée sur le sujet des violences faites aux femmes, nous explique en 3 réponses ce qu’est l’emprise.

Qu’est-ce que l’emprise psychologique ?

On parle d’emprise lorsqu’une relation égalitaire, où chacun est à la même place dans le couple, se transforme en relation de soumission de l’autre. L’un devient dominant et l’autre est dominé sans accord de sa part. Ce dernier est alors considéré comme un objet. L’autre n’est plus accepté dans sa différence, le désir de l’autre est nié, on parle d’appropriation, de domination, d’empreinte sur l’autre.

Quels sont les premiers signes d’alerte ?

L’emprise s’installe progressivement : la première phase est la lune de miel, le manipulateur place sa victime sur un piédestal, il lui montre une vision idéale de la relation de couple (cadeaux, compliments…). La deuxième phase est celle de la dévalorisation : l’auteur des violences remet sans cesse en cause le jugement de la victime, lui fait croire qu’elle a pu dire certaines choses, puis revient sur ses paroles afin de créer un sentiment d’impuissance, d’incrédulité, de perte de repères. Progressivement la victime se trouve isolée. La troisième phase est celle du rejet qui assoit la place du manipulateur. La victime a perdu tous ses repères, elle est désormais isolée et l’auteur la rejette. Il joue avec elle comme un chat avec une souris : lorsque le jouet est cassé il l’abandonne, jusqu’à ce qu’il soit réparé et en mesure de jouer à nouveau avec.

Des conseils ? Comment réagir ?

Ce qu’il est important de retenir, c’est que vous n’y êtes pour rien. Ce n’est pas à la victime de se sentir coupable du comportement violent de son partenaire. Une femme qui subit des violences a besoin en moyenne de 7 aller-retours avant de prendre la décision définitive de quitter le/la partenaire violent(e) : soyez indulgente avec vous-même. Il est important de ne pas rester seule face à ces violences : si vous n’êtes pas en capacité de parler à un proche, vous pouvez prendre attache auprès des associations de victimes qui existent en France.

Ciné débat autour du film « L’amour et les Forets » de Valérie Donzelli

Pour en parler, un ciné-débat est organisé le jeudi 23 novembre à 20h au Cinéville de Bruz, avec le film L’amour et les Forets de Valérie Donzelli, avec Virginie Efira, Melvil Poupaud et Virginie Ledoyen.

Lors de cette soirée, Léa Pautrieux, éducatrice spécialisée à l’ASFAD*, de Marion Ragot, juriste au CIDFF** et d’Audrey Ferron, avocate au barreau de Rennes diplômée sur le sujet des violences faites aux femmes viendront échanger avec vous au sujet des Inégalités, violences sexistes et sexuelles, stéréotypes de genre, emprise : comment les identifier et réagir ? »

 

* Association pour l’action sociale et la formation à l’autonomie et au devenir
** Centre d’information sur les droits des femmes et des familles

Numéros utiles pour les femmes victime de violence :

  • SOS victimes 35 : 02 99 35 06 07
  • SAMU social : 115
  • ASFAD : 02 99 59 60 01
  • CIDFF : 02 99 30 80 89
  • Violence femme info : 3919
  • Police : 17 ou le 114 par sms

Retrouvez également les associations de prévention et de lutte contres les violences sexistes et sexuelles sur le site internet du Gouvernement : https://arretonslesviolences.gouv.fr/